Réforme

La très grande majorité des «accidents» mortels est liée au non-respect des règles élémentaires de sécurité. Notons en particulier le non-respect de l’angle de sécurité de 30 °, les tirs sans identification de la cible et à une mauvaise manipulation de l’arme (Source: ONCFS). Pourquoi les chasseurs ne respectent-ils pas ces règles? Nous pensons que le manque systématique de formation, de supervision et de risques juridiques encourus est à blâmer.

Dans d’autres cas, les règles sont obsolètes et inadéquates. Le législateur, qui établit les règles à respecter par les fédérations de chasse a négligés de mettre en œuvre des réformes qui auraient sauvées des dizaines de vies. En continuent à fermer les yeux sur la mort causée par leurs membres, les fédérations sont aussi coupables que la personne qui appuie sur la gâchette. Leur responsabilité devrait être engagée.

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En cas d’accident le reste du groupe n’est pas tenu solidairement responsable.

La Fédération Nationale des Chasseurs décline toute responsabilité juridique quant au comportement de ses membres, après leur avoir accordé un permis de chasse.

Nous pensons que l’ensemble du groupe de chasse devrait être tenu solidairement responsable de tout accident survenu pendant cette chasse. Cela garantirait que les responsables d’opérations  de chasse et les chefs de battue supervisent étroitement les chasseurs jeunes ou moins expérimentés et contrôlent les mauvais comportements.

Cela les inciterait également à vérifier soigneusement les antécédents des personnes qu’ils invitent à une chasse, à s’assurer que les invités n’ont pas bu de boissons alcoolisées, qu’ils sont en bonne santé et que leur capacité de jugement n’est pas altérée.

La FNC, l’ONCFS et la justice  doivent durcir les sanctions prises suite aux manquements aux règles de sécurité. 

Les jeunes chasseurs ont une liberté totale. Les chasseurs qui ont tué Marc Sutton et Gaël Lavy étaient âgés de 22 et 19 ans.

Nous pensons que davantage de supervision devrait être obligatoire pour les jeunes chasseurs. Leur capacité à tirer, les armes qu’ils peuvent utiliser, la proximité des zones de chasse, devraient être limitées et les autorisations   augmentées progressivement avec l’âge, l’expérience, la formation et les tests effectués.

« Nous pensons que la responsabilité de la mort de Marc, Gael et d’autres n’appartient pas uniquement au chasseur qui a déclenché la gâchette. Ceux qui étaient supposés être responsables de la chasse, ceux qui ont autorisé cette chasse et ceux qui ont créé les règles et système qui a permis à ces circonstances tragiques de se produire, sont également responsables. « 

Les chasseurs passent un examen de 30 minutes et deux séances d’entraînements sur le terrain d’une demi-journée pour obtenir un permis dont ils disposent tout au long de leur vie. Après cela, ils paient tout simplement chaque année pour renouveler leur permis. Aucun contrôle de la vue, de l’ouïe ou de l’aptitude à la manipulation d’armes n’est effectué.

Chasser avec une arme à feu est un loisir  mettant en danger les pratiquants de sport de montagne et les amoureux de la nature. Nous pensons que ce loisir doit être plus durement encadré. Des formations supplémentaires et des contrôles sont nécessaires après l’obtention du permis pour le garder.

Aucun registre de sécurité n’est tenu pour les chasseurs individuels.

Nous pensons que les agissements des chasseurs doivent être surveillés de près. Un mauvais comportement doit être enregistré dans un «livre des accidents» (comme sur le lieu de travail) et si plusieurs mauvaises actions sont enregistrées, cela devrait entraîner une formation supplémentaire obligatoire ou une interdiction de pratiquer la chasse. Ces enregistrements pour chaque chasseur devraient être disponibles dans une base de données nationale. 

Les armes à feu puissantes  pouvant tuer à 3 km de distance sont autorisées dans un rayon de 150 mètres des maisons et des lieux publics.

Nous pensons que cette loi n’est plus adaptée aux armes à feu et aux munitions utilisées actuellement, notamment pour la chasse au gros gibier. Nous demandons une modification de la loi quant aux distances de sécurité de tir autour des zones résidentielles et des zones fréquentées par du public.  Nous demandons  l’utilisation de balles moins susceptibles de ricocher.

« Le risque zero existe si les actions de chasses se déroulent hors de porté du public. »

Les panneaux d’avertissement ne sont pas obligatoires partout où une chasse est en cours.

Les panneaux d’avertissement et les cordons doivent être placés autour de tout le périmètre d’une chasse planifiée (que ce soit par un seul chasseur ou un groupe), y compris des panneaux plus grands et / ou des gardes postés aux points de passage du public. Tous les points d’entrée possibles pour le public devraient être mis en évidence dans une évaluation des risques, qui devrait être approuvée avant la chasse, et une solution trouvée pour s’assurer que le public n’a pas accès à la zone en période d’action de chasse.

Les chasseurs eux-mêmes signent une « déclaration sur l’honneur » déclarant ne pas être privés du droit de détention du port d’armes et autoévaluent leur capacité physique.

Nous demandons que l’obtention du permis de chasse soit soumise à la vérification systématique du casier judiciaire ainsi qu’à un examen médical qui valide les capacités du chasseur comme cela est exigé lors de la pratique de nombreux sports.

Les chasseurs suggèrent aux marcheurs de «chanter très fort» et de porter des vêtements colorés pour réduire le risque de se faire tirer dessus.

Nous croyons qu’il incombe à ceux qui ont les armes à feu de s’assurer qu’ils ne tirent pas sur la population. Nous ne pouvons pas chanter tout au long d’une longue randonnée ou en pédalant. Même si nous chantons, nous ne serons pas entendus à 3 km mais nous pouvons être tués par une balle perdue tirée à 3 km. 

« Marc portait des vêtements colorés et le chasseur avait toute visibilité pour l’identifier. Ca ne l’a pas épargné. »

Consommer de l’alcool pendant la chasse n’est pas un délit. La police n’a pas le pouvoir de contrôler les chasseurs.

Nous estimons que la police devrait avoir le pouvoir de contrôler l’alcoolémie des chasseurs y compris lors de contrôles inopinés. La chasse en état d’ébriété  devrait être sanctionnée de la même façon que l’alcool au volant.

Il existe d’autres méthodes pour contrôler les populations d’animaux sauvages.

D’autres pays, comme le Royaume-Uni, ont zéro décès par chasse.  Il existe des alternatives non dangereuses qui présentent un risque zéro.

« Pourquoi n’y a-t-il pas eu de réforme auparavant? Pourquoi ces solutions ne sont-elles pas envisagées par les politiciens? S’agit-il des 3,6 milliards d’euros de chiffres d’affaire (souce:FNC)? Pouvons nous mettre un prix sur la sécurité de tous ? »

Le dernier sondage IPSOS montre que 81% des français sont opposés à la chasse. 

Nous demandons un «partage» de la nature plus équitable. Il y a 15 millions de randonneurs pour 1,3 million de chasseurs. Pourtant, dans certaines régions, les chasseurs « prélèvent » 4 à 5 jours par semaine y compris le week-end ! La France est le seul pays où il n’y a pas de jour férié sans chasse.

La charte de la FNC stipule qu’ils doivent constamment chercher à rendre la chasse plus sûre – pour les non-chasseurs et les chasseurs.

Nous pensons qu’ils ont fait preuve de négligence dans ce devoir et que leur incapacité à réformer les règles de sécurité a entraîné des dizaines de morts. Tout en permettant l’utilisation d’armes plus puissantes et de munitions plus meurtrières, ils n’ont pas réussi à accroître la sécurité  et à protéger le public. Ils doivent maintenant entreprendre une réforme complète pour assurer la sécurité de tous à l’avenir.